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Un scénario 100% renouvelable pour ouvrir le débat

Le débat sur le système énergétique est vif. Sans pousser pour un scénario ou un autre, nous voulons alimenter le débat en avançant que le 100% renouvelable est techniquement possible sur notre territoire, à certaines conditions. Pour y parvenir, notre consommation locale doit être bien sûr couverte à la fois par notre production locale et par nos importations d’énergie, qui ne doivent pas être nulles. Mais combien d'énergie voulons-nous consommer ? Et combien d'énergie voulons-nous produire localement ? 

Derrière ces deux questions simples se cachent des choix collectifs qui peuvent être complexes. Les contraintes et conséquences peuvent être légales, socio-économiques, physiques, géographiques et même géopolitiques. La CEN veut alimenter ce débat en proposant deux options pédagogiques, pour proposer un scénario d'équipement concret du territoire :

  • Produire au moins la moitié de notre énergie renouvelable localement (et donc importer le reste)

  • Diminuer au moins par deux notre consommation d’énergie primaire

Produire localement au moins la moitié de notre énergie

Produire au moins la moitié de notre énergie localement, c’est augmenter notre sécurité d’approvisionnement et notre résilience. Des perturbations majeures du commerce mondial deviennent en effet bien plus probables avec le changement climatique, favorisant les conflits et les pénuries.  Sans parler des évolutions géopolitiques actuelles : l'émergence d'un monde multi-polaire n'est pas gage de stabiltié.

 

Aujourd’hui la Belgique importe environ 95% de son énergie en pétrole, gaz naturel et uranium. Nous sommes donc extrêmement exposés au marché mondial et nous en découvrons les conséquences. 

 

Pour un scénario 100% renouvelable, ce que nous ne produisons pas devra être importé et devra être renouvelable. Les possibilités d'importations seront diversifiées à l’avenir : électricité d’éolienne offshore, hydrogène et autres carburants alternatifs par pipeline et bateau, biomasse labelisée durable en provenance de pays avec des excédents…

 

Surtout, un système 100% renouvelable pose le grand défi de l'équilibrage du réseau électrique. La combinaison de solutions est nécessaire pour gérer cela et doit inclure des moyens pilotables décarbonés.

 

Enfin, il y a une double raison à ne pas viser l’autonomie complète ou l’autarcie. D’une part, ce n’est pas résilient : une catastrophe naturelle locale pourrait endommager nos équipements et organiser la logistique d’importation prend des années. D’autre part, cela impliquerait soit de saturer nos campagnes d'éoliennes et panneaux solaires, soit de diminuer vraiment drastiquement de notre consommation. Ces deux options nous semblent difficiles à mettre en œuvre.

Diminuer de moitié la consommation

Diminuer au moins par deux notre consommation d’énergie primaire est la manière la plus simple et la plus économique de réduire globalement notre empreinte écologique et d’assurer notre sécurité d’approvisionnement : moins de panneaux solaires, moins d’éoliennes, moins de lignes à haute tension, la biomasse productible sur le territoire prend plus d’importance dans notre mix… 

 

Cette réduction est à notre portée en combinant l’efficacité énergétique – isolation des habitations, électrification de la mobilité, du chauffage et de certains procédés industriels – et la sobriété – changement de l'organisation collective et des comportements individuels. L’Europe vise pour 2050 -39% d’énergie primaire via la seule efficacité énergétique. L’administration fédérale belge vise quant à elle -60% (d’énergie finale) dans son scénario central bas carbone en activant la sobriété, en plus de l'efficacité.

Concrètement dans la région de Namur

Pour appliquer ces deux principes, diminuer de moitié nos consommations et produire localement la moitié de notre énergie, une zone géographique pertinente doit être envisagée et la CEN a choisit celle composée de Namur et des 10 communes qui l’environnent. 

 

Sur cette base, la CEN a estimé le nombre d’équipements nécessaire pour réaliser la production locale d’énergie dans cette région. Voici les équipements nécessaires, chacun pouvant produire 1 tiers de l’énergie locale :

  • 150 éoliennes de 4 MW (150 m de hauteur, facteur de charge 22%) OU 85 éoliennes de 6 MW (200 m de hauteur, facteur de charge 26%), alors que la région comporte fin 2021 environ 40 éoliennes de 2-3 MW en moyenne

  • 12 panneaux photovoltaïques de 400 W par personne, alors que la moyenne wallonne est à 1,2 panneaux par personne

  • Maximiser le potentiel durable en biomasse, hydroélectricité et géothermie sur le territoire, comme nous l’avons clarifié dans notre étude interne (encore non publiée)

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